Archives de la Marine à Vincennes (CC7 apha carton 78)

AYCARD Romain André

Capitaine de frégate

Mise à jour le 15-02-2005 par Jean-Louis CURET


Voir le dossier de son fils AYCARD Honoré Melchior Marie Eugène

DateÉvénement
28 janv 1776 naissance à Six-Fours, de Jacques et DENANS Claire
déc 1798
janv 1799
Echappé au massacre des français qui eut lieu à Augusta (en Sicile, où il était prisonnier de guerre) en nivôse an 7
9 sept 1811 Nommé Cdt de l'équipage des marins de la Garde Royale, a conservé ce commandement jusqu'à la cession de Venise à l'armée autrichienne
A commandé pendant le blocus de Venise, les forces maritimes du premier arrondissement de défense, composé de deux frégates et de 20 bâtiments de flottille
20 mars 1814 Nommé chevalier de la Couronne de Fer
10 sept 1814 Etat de service
moisjours
En paix 46 23
En guerre
- Sous voile 156 27
- En rade 12 5
Dans les ports 33 12
Prisonnier de guerre 6 21
total255 28
gradedate
Volontaire 1788
Pilotin 1792
Aide timonier an 2
Second chef timonerie an 5
Aspirant de 1cl an 7
Maître de timonerie an 9
Enseigne auxiliaire an 10
Enseigne entretenu 23 juillet 1807
Lieut. de frégate 5 mai 1810
Lieut. de vaisseau 9 août 1810
Capitaine de frégate 27 juillet 1811
12 avril 1810 Rapport Paris Rapport sur le mariage de Clément Marie François Olivier lieutenant en Premier au 2e régiment d'artillerie de Marine avec Delle Cécile Guigou fille du Juge de Paix du Canton d'Ollioules
Le Sieur Guigou assure à sa fille une dot de 20 mille francs dont elle touchera le capital lors du partage de la succession et il s'oblige jusqu'à cette époque à lui faire la rente à 5p. % en une pension annuelle de Mille Francs qu'il payera à compter du jour du mariage.
9 nov. 1815 autorisation de sa mère Marie Claire Denans veuve de Jacques Laurent Aycard vivant capitaine de navire native de Six-Fours et y demeurant, autorise son fils demeurant à Toulon ....
Signe Denans Aycard (écriture maladroite)
9 nov 1815 autorisation au mariage de sa fille de Louis Augustin Guigou Juge de paix du canton d'Ollioules résident à La Seyne
veuve de Monsieur clément Marie François Olivier capitaine au troisième régiment d'artillerie de Marine chevalier de la Légion d'honneur, né à Quimperlé
10 nov 1815 Demande autorisation de mariage Toulon, avec le certificat de consentement des deux familles
On s'est dispensé de la déclaration de fortune de la future car elle a était faite à son premier mariage
29 nov. 1815 Rapport Paris
Demande autorisation de mariage avec Made Guigou, veuve du Sr Olivier Capitaine au 2e régiment d'artillerie de la Marine. Manque la déclaration de fortune de la future, mais on peut se dispenser de la procédure, puisqu'elle a été présentée lors du premier mariage de cette dame, qui a reçu l'approbation du Ministre, le 19 avril 1810.
On a consulté la décision prise sur ce rapport du bureau des troupes pour le premier mariage de la Dame Olivier et on a reconnu que sa dot, portée à 20,000F étoit à peine suffisante pour autoriser son mariage avec un officier d'artillerie dont le grade correspond à celui d'un Enseigne de Vaisseau; elle l'est bien davantage dans la circonstance et d'après le principe adopté, que le revu de la future doit être égal au moins aux appointements fixes de l'officier, on ne pense pas que le Ministre veuille donner son consentement au mariage du Capitaine de frégate Aycard avec la De Ve Olivier.
Son Excellence est priée de donner ses ordres.
1 janv. 1816 retraite Capitaine de frégate, pension de retraite de 1800F, résident La Seyne
Service terminé 13 fév. 1816, on lui fait remise des deux années qui lui manquent
15 janv 1816 au ministre A son Excellence, Monseigneur le Ministre de la Marine & des Colonies
Monseigneur,
J'ai été calomnie auprès de Votre Excellence: Une dénonciation atroce m'a fait rayer des listes de la Marine. C'est en trompant votre Religion qu'on a couvert d'opprobe un officier qui n'a jamais dévié du chemin de l'honneur, et qui a toujours reçu des témoignages de satisfaction des Généraux sous les ordres desquels il a servi. Ma vie militaire se justifie par les notes favorables que j'ai dans vos bureaux, & surtout, par l'ordonnance de S. M., en date du 8 octobre 1814, qui ordonne ma rentrée dans la Marine Française. Ma vie politique va l'être par les pièces que je joins ici. Un certificat du Maire et Adjoint de ma Commune, atteste qu'en 1793, mon père et mon frère aîné furent traduit devant un Tribunal révolutionnaire pour cause de Royalisme, & que j'ai toujours professé les principes de mon père. Votre Excellence jugera facilement que celui dont la famille a été persécutée par la révolution, & qui a perdu une partie de sa fortune, doit être sincèrement dévoué à S.M. Un certificat du Maire de La Seyne, où je fais ma résidence, depuis près de deux ans, & un des douze principaux notables attestent de ma bonne conduite. Un certificat du Maire de Toulon déclare qu'il na jamais eu de plainte contre moi.
On m'a assuré, avant mon départ de Toulon, que j'étais accusé d'avoir fait briser le buste de S.M. en traversant la ville de la Seyne avec les Compagnies d'Elite et l'Artillerie du 17ème régiment de Marins. Je joins copie de deux lettres que le Maire de la Seyne écrivit au sous-Préfet de Toulon, pour lui rendre compte de cet évènement. Je joins de plus, copie du rapport que je fis à mon Colonel, à mon arrivée à Toulon. Votre Excellence y verra que bien loin d'avoir commis un tel acte, j'ai, au contraire, par un dévouement sans bornes, en m'exposant au feu de 400 hommes qui venaient d'être exaspérer par les invectives qu'on venait de leur prodiguer, empêché les grands malheur qui seraient résultés d'une rixe entre le peuple et la Troupe ; les principaux habitants de la Seyne me rendent cette justice. Je joins en outre, une lettre que m'écrivit mon Colonel, lors de la dissolution du régiment, un certificat du Contre-Amiral Duperré, Préfet maritime à Toulon lors des troubles qui eurent lieu dans cette ville, un certificat de l'Amiral de Missiessi, & un du Major-Général de la Marine. Toutes ces pièces serviront à convaincre Votre Excellence, de la fausseté de la dénonciation qui a été portée contre moi.
J'espère que, d'après l'exposé que j'ai l'honneur de faire à Votre Excellence, elle aura la bonté de me faire reporter sur les Cadres de la Marine, et, par ce moyen, détruisant un signe de proscription que je n'ai point mérité, rendra à S.M. un serviteur fidèle et dévoué.
J'ai l'honneur d'être,
Monseigneur,
De Votre Excellence
Le très humble et très soumis serviteur
Aycard
Paris, le 15 janvier, 1816
16 janv 1816 au ministre A son Excellence, Monseigneur le Ministre de la Marine & des Colonies
Monseigneur,
En supplément au mémoire justificatif que j'eu l'honneur d'adresser hier à Votre Excellence, je crois devoir ajouter quelques réflexions.
J'ai des soupçons que j'ai été accusé d'avoir pris part aux troubles qui eurent lieu à Toulon du 20 au 24 juillet. Je donne ma parole d'honneur à Votre Excellence que le 28 juin* je suis parti de Toulon avec mon régiment qu'avec mon bataillon j'étais en garnison aux forts de Caire, Balaguier et Laiguillete, que j'ai constamment resté à mon poste jusqu'au 17 août époque où le régiment est rentré à Toulon, que je ne puis avoir et n'ai pris aucune part à ce qui s'est passé dans cette ville, depuis l'époque du départ du régiment jusqu'à celle de sa rentrée. J'offre à Votre Excellence, en garantie de ma parole d'honneur, les témoignages du Contre-Amiral Duperré alors préfet maritime à Toulon, celui de mon Colonel, celui de tout le régiment et celui des habitants de Toulon.
Votre Excellence n'aurait point adopté une mesure générale contre tous les officiers du régiment. En prenant le commandement du 34ème équipage, je ne fis qu'obéir aux ordres qui me furent donnés par l'autorité Supérieure, d'ailleurs, la conduite du régiment a toujours été sage et exempte de tous reproches. Nous avons gardé les forts pour repousser toutes attaque extérieure et Votre Excellence a paru en être satisfaite puisqu'elle a conservé en activité le Colonel et le Major. L'esprit et la conduite des officiers supérieurs furent toujours les mêmes, pourquoi me trouverai-je aujourd'huy séparé d'eux et marqué d'un signe de proscription.
C'est avec confiance, que je demande justice à Votre Excellence, les principes d'équité qui la caractérise me sont un sur garant qu'elle accueillera favorablement ma demande.
J'ai l'honneur d'être,
Monseigneur,
De Votre Excellence
Le très humble et très soumis serviteur
Aycard
Paris, le 16 janvier, 1816
* Fin des Cents Jours
22 janv 1816 certificat de l'amiral Ganteaume Paris
Monsieur le Directeur
J'ai l'honneur de vous envoyer ci-joint un certificat de S.E. l'amiral Ganteaume qui atteste que j'étais absent de Toulon lors des évènements qui eurent lieu dans cette ville du 21 au 24 juillet.
13 fév 1816 rapport Bureau des officiers militaires
Rapport
    Le Capitaine de frégate Aycard n'a pas été compris sur les listes de la nouvelle formation du corps de la Marine.
Il sollicite son rappel au service.
Les notes envoyées de Toulon portent à son nom :
" à mettre en retraite (Liste de Toulon)
" Napoléoniste prononcé, instigateur ; ayant donné des marques d'aversion pour le Gouvernement actuel & pour la famille des Bourbon, et tenu des propos abominables & séditieux. " (Note particulière - Liste C)
" Bonapartiste dans l'ame " (Note particulière)
    Le Capitaine Aycard produit, pour sa justification, des certificats de plusieurs autorités, des communes où il a résidé, constatant sa moralité & la régularité de sa conduite.
    Et MM. De Missiessy, Christy-Sallière & Martinenq attestent qu'il a servi sous leurs ordres d'une manière distinguée.
    M. l'amiral Ganteaume déclare que cet officier
" n'était pas à Toulon lorsqu'il est entré dans cette place le 21 juillet, et qu'il n'est pas à sa connaissance qu'il y ait paru les 22, 23 et 24. "
    " Qu'à cette époque, M. Aycard commandait un bataillon de marins, sous les ordres du Capitaine Martinenq, qui était employé à la défense des côtes. "
    " Que M. Martinenq ayant eù connaissance des mouvements séditieux qui avaient eù lieu dans la ville, lui écrivit (à lui Amiral) pour lui offrir le secours de tous les corps de marins qu'il commandait, en répondant de leur fidélité. "
    M. le Contre amiral Duperré certifie aussi que M. Aycard qui commandait un corps de marins en garnison à la presqu'île de Balaguié, n'a point paru à Toulon dans les derniers jours qui ont précédé la reprise du pavillon blanc, et qu'il s'est tenu constamment à son poste.
    Ces Témoignages ne détruisent pas entièrement les imputations qui ont motivé le renvoi du Capitaine Aycard. Ils ne font connaître qu'une partie de sa conduite pendant l'usurpation. Tout ce qu'on peut en inférer en sa faveur, c'est qu'il n'a pris aucune part aux désordres qui ont eù lieu à Toulon, dans les derniers jours de Juillet.
    Cependant, comme Monseigneur a déjà eù l'occasion de remarquer que les notes envoyées de Toulon présentaient un caractère d'exagération qui ne permettait pas d'y accorder une entière confiance ;
    Je propose, avant de prendre une décision définitive à l'égard du Capitaine Aycard, d'envoyer à M. le Comte de Missiessy toutes les pièces produites par cet officier, afin qu'après de nouveaux renseignement & des nouvelles informations, il puisse soumettre un rapport circonstancié & de nature à fixer positivement l'opinion de son Excellence.

        Consulter particulièrement le V. Missiessy avant de prononcer définitivement
        (Écriture différente, un " B " pour signature)

    Depuis que Monseigneur a ordonné de prendre de nouvelles informations sur la conduite du S. Aycard, cet officier m'a déclaré qu'il ne sollicitait pas sa réintégration dans le corps de la Marine, mais qu'il demandait à être admis à la retraite.
    En conséquence, avant de donner suite à la décision de son Excellence, j'ai cru devoir prendre ses ordres rélativement à la nouvelle demande de M. Aycard. J'ai examiné ses titres : il ne compte aujoud'huy que 21 ans 11 mois 23 jours de service & il lui manque 2 ans pour avoir droit à une pension qui, en comptant le bénéfice de ses campagnes, pourrait être portée au maximum attribué à son grade.
    Le Ministre qui a pris connaissance des accusations portées contre M. Aycard & des pièces que cet officier a produit pour sa justification, peut seul décider s'il est digne d'obtenir l'exemption qui a déjà accordée à des officiers qui se trouvaient dans la même position.
    Dans cette hypothèse, il aurait droit à une pension de 1800F ; dans le cas de la négative, il ne pourrait lui être alloué que 792F.
    Son Excellence est donc priée de vouloir bien faire connaître si son intention est
    1° d'acquiescer à la demande que M. Aycard fait d'être admis à la retraite.
    2° Si sa solde de retraite sera réglée d'après la durée effective de ses services ou s'il lui sera fait remise du tems qui lui manque.
Lui liquider la pension conformément au règlement (ligne rayée signée " B ")
Décision du 13 février 1816
        Lui accorder sa retraite en lui remetant? les deux années qui lui manquent (signé " B ")
17 fév. 1816 demande réintégration Paris, demande à être réintégrer sur les listes des officier de vaisseaux ou de compter le bénéfice de ses campagnes pour sa retraite
8 sept 1817 à La Seyne, demande de passer à l'active
20 mars 1821 au ministre à La Seyne, demande à rentrer dans la marine avec le grade de cap de vaisseau
26 janv. 1825 demande son brevet de chevalier de St Louis obtenu 13 août 1823
22 déc. 1828 demande une bourse à l'école Royal militaire de la Flèche pour son fils Melchior Aycard
Demande appuyée par le député du Var Alex Aguillon
24 août 1829 remerciements au ministre pour l'admission de son fils à l'école Royale préparatoire de la Marine
6 oct 1829 demande la croix de légion d'honneur 8 oct. appuis de l'amiral Helgan pour légion d'honneur
Il fut victime dans le tems, des dénonciations les plus odieuses et condamné sans être entendu.
Les plus honorables témoignages nous ont ensuite prouvés qu'on avait eu tort, mais il était trop tard.
27 fév 1833 décès à La Seyne, capitaine de frégate décédé en jouissance d'une pension de retraite de 1800F
11 juin 1839 au ministre à Six-Fours Aycard (Toussaint honoré) notaire royal à la résidence de Six-Fours, canton d'Ollioules, arrondissement de Toulon, Var; en qualité de tuteur judiciaire de : Honoré Melchior Marie Eugène et Honoré Laurent Marie Romain Aycard, ses neveux, enfants mineurs et orphelins de feu André Romain Aycard, son frère, vivant capitaine de frégate en retraite; a l'honneur de vous exposer
Qu'en 1810, feu André Romain Aycard son frère fut promu au grade de capitaine de frégate dans la Marine Italienne, qu'à sa rentrée en France en 1814, il fut conservé dans le même grade et prit rang dans la Marine française à la date de sa première nomination,
Que s'étant marié le 20 déc. 1815, à dame Guigou (Cécile Ursule Marie) il en eût cinq enfants dont la première (Marie Louise Cécile Romaine) née à la Seyne le 7 juillet 1816 mourue le 3 avril d'après; que les deux autres qui naquirent ensuite moururent peu de temps après leurs naissances Et qu'il ne lui resta donc que les dits Honoré Melchior Marie Eugène et Honoré Laurent Marie Romain Aycard, nés le premier le 12 août 1820 et de second le 14 mars 1825, deux jours seulement avant le décès de sa mère qui mourut le 16 du même mois.
….
L'exposant en sa qualité de tuteur a cru de son devoir de réclamer pour eux le secours que la loi du 18 avril 1831 accorde aux veuves et autres personnes mentionnées dans le tarifs d'officiers marins mort en jouissance de la pension de retraite ou en possession des droits a cette pension.
La demande a été rejetée car le mariage a eut lieu moins de deux avant la date de cessation d'activité, mais elle doit être pris en compte car un enfant est né avant cette cessation.
Liquidation de pension d'orphelins de 600F
Mariage 20 déc. 1815 avec GUIGOU Marie Ursule + 16 mars 1825
Aycard Honoré Melchior Marie Eugène né le 12 août 1820
Aycard Honoré Marie Romain né le 14 mars 1825


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