Archives de la Marine à Vincennes (CC7 apha carton 141)

BEAUSSAN Honoré Vincent

Chef de timonerie

Mise à jour le 15-02-2005 par Jean-Louis CURET


DateÉvénement
27 avril 1818 naissance à La Seyne, de Jacques André Vincent, 26 ans, commis marchand et secretaire commis de la mairie de La Seyne
et DUFOUR Marie Louise Magdeleine, 24 ans
18 déc 1839 examen de volontaire Matelot de 3e classe sur le chebeck le Bobérach en station à Alger,
présenté par son capitaine Mr Bonfils lieut. de vaisseau, comme candidat à une place de volontaire.
Le résultat de l'examen a été des meilleurs.
A compter du 14 mars a été reçu volontaire et il continuera en cette qualité ses services à bord du Bobérach
matièrenotes
Arithmétique 20
Amplitude 18
Point estimé 20
Haut. Méridienne 20
Pointer sur la carte 20
Français 15
1841 Le soussigné, lieutenant de vaisseau, chevalier de la légion d'honneur, certifie que le nommé Beaussan a servi sous ses ordres, 10 mois comme matelot et 16 mois comme volontaire fesant fonction de second à bord du Bobérack.
Ce jeune marin a toujours eu une conduite exemplaire, il est plein de zèle, d'intelligence et de bonne volonté; il réunit toutes les conditions pour devenir un excellent capitaine au long cours.
Bonfils
17 mai 1844 sauvetage de la bombarde Toscane la Divine Providence La Calle le 17 Mai 1844 [El-Kala en Algerie à la frontière avec la Tunisie]
Monsieur le Ministre
J'ai l'honneur de faire connaître à son Excellence, la conduite pleine de courage et de dévouement tenue par l'équipage du Chebeck le Boberach dirigé par Mr Beaussan volontaire de la Marine Royale, dans leurs secours portés à la Bombarde Toscane la Divine Providence qui, le 17 de ce mois se trouvais en perdition dans le port de la Calle.
Dès le 15 des vents de la partie N.O. régnaient avec violence, la mer ne tarda pas à grossir, la Bombarde amarrée à quatre sur l'avant du Chebeck, à dix mètres de distance et qui occupait ainsi le seul poste qui puit convenir à son tirant d'eau, redoutant la continuité de ces vents, élongeait sa grande ancre droit au milieu de la passe. Le 17 l'entrée du port était devenue impraticable la mer continuait à déferler à trois ou quatre encablures au large, et ne cessait de le faire que bien en dedans du port. Le Beaupré de la Bombarde disparaissait à chaque coup de mer, aussi craignant la rupture de sa chaîne à bâbord, je fis préparer à bord du Chebeck le peu d'amarres dont je pouvais disposer vers une de l'après midi je perdis tout espoir de voir la chaîne de la bombarde résister à la violence toujours croissante de la mer, peu après mes craintes se réalisèrent, elle cassa; malgré la promptitude de nos secours le navire fesant chasser sa grande ancre, qui seule eût pu l'empêcher de nous aborder, tombait sur nous cassais notre bout dehors de grand foc, en perdant lui-même ses porte manteaux de l'arrière; et bientôt après de forts coups de talon brisèrent son gouvernail grâce aux embarcations conduites par Mr Beaussan et le maître d'Equipage qui ont courus les plus grands dangers au milieu des brisants, j'eu le bonheur de voir la bombarde flotter de nouveau, tenue par ma chaîne et un grelin de 0,12° [fort cordage] dans la prévision qu'elle ne rompit mes faibles amarres je fis démonter mon gouvernail et me tint prêt à filer les corps morts de l'avant, malgré que je sentisse bien que ce fut d'un faible secours, attendu que je n'avais derrière que quelques brasses de chasses. Il y avait quelque temps que la Divine Providence flottait lorsque de nouvelles secousses plus fortes que les précédentes occasionnèrent la rupture de la chaîne que je lui avais envoyé, elle se trouva ainsi tenue par le grelin seul. Ce fut aussi alors que les marins sous les ordres de Mr Beaussan, déployèrent le plus d'activité et de courage; se jeter dans les canots, se lancer au milieu des brisants et haler à terre notre chaîne, celle de la bombarde qui avait cassé à quelques mètres de l'écubier de ce navire, ne furent que l'affaire d'un moment, tous sentaient qu'il s'agissait de l'existence du Chebeck si le grelin qui seul maintenait encore la bombarde venait à rompre. Après bien des peines et des dangers courus par mes hommes dont plusieurs ont été jetés sur les rochers, Mr Beaussan parvint à embarquer les chaînes dans les canots, nos maillons d'assemblage de rechange servirent à réparer les ruptures. Sur les quatre heures du soir on commença à les élonger, à 6h1/2 la bombarde était solidement amarrée, elle avait par bâbord les deux chaînes et le grelin à qui elle doit son salut. Je ne saurais trop, Mr le Ministre, vous faire l'éloge de Mr Beaussan qui dans cette circonstance a montré une activité et un sang froid admirable.
Ce jeune homme plein de zèle et de dévouement remplit depuis quatre ans le service d'officier et est en cette qualité chargé du détail à bord du Boberack. Confiant dans votre justice, j'ose espérer que votre Excellence récompensera ses bons et loyaux services, en lui accordant une place dans le cadre des chefs de timonerie; s'il y a une exception à faire à l'ordonnance qui régit ce mode d'avancement des volontaires dans la Marine royale, je pense, Mr le ministre, que ce doit être dans cette circonstance. Le jeune homme pour lequel je sollicite cette faveur se trouve depuis quatre ans dans une position qu'aucun de ses collègues n'a occupé encore, de plus sa brillante conduite dans l'échouage de la Divine Providence le recommande encore à votre bienveillance.
J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect, Monsieur le Ministre
Votre très humble et très obéissant serviteur
Le Commandant du Roberack
Signé Fr de Perallo
Paris, 3 Juillet 1844
Monsieur le Contre-Amiral, j'ai l'honneur de vous informer que par décision de ce jour, le Ministre a approuvé le procès verbal d'avancement extraordinaire que vous lui avez transmis le 10 Juin dernier et qui concerne six officiers mariniers et matelots du Chebeck le Boberack.
Le Ministre a lu avec intérêt le rapport de Mr le Capitaine du Boberack ainsi que les détails relatifs à Mr Beaussan, et il me charge de vous prier de vouloir bien faire connaître à ce volontaire combien il est satisfait de la manière dont il a dirigé les secours portés par l'équipage du Chebeck à la bombarde Toscane la Divine Providence.
Le procès verbal dont il s'agit a été adressé à Mr le Préfet Maritime du 5ème arrondissement, pour qu'il en soit pris note sur le rôle d'équipage du Boberack.
Pour copie conforme. Le contre-amiral commandant supérieur de la Marine en Algérie.
Signé de Rigadit
Paris, 31 Juillet 1844
Monsieur le Contre-Amiral, accueillant la proposition que vous m'avez soumise le 14 de ce mois, j'ai par décision du 27, nommé le Volontaire de la Marine Beaussan (Honoré Vincent) au grade de second maître de Timonerie de 1er classe.
Ce marin sera maintenu en sa nouvelle qualité sur le Chebeck le Boberack, à bord duquel il est embarqué depuis 1839.
Je notifie ces dispositions à Mr le Préfet maritime de Toulon, et je vous invite à en assurer l'exécution en ce qui vous concerne.
Signé Marec
Paris, le 18 Septembre 1844
Monsieur le Contre-Amiral, le Ministre des affaires étrangères de Toscane a exprimé au gouvernement du Roi sa reconnaissance pour les secours efficaces qui ont été portés le 27 Mai dernier, par Mr le Lieutenant de vaisseau Péralo, commandant le Chebeck le Boberack à la Bombarde Toscane la Providence assaillie par un orage dans le port de la Calle. Il cite particulièrement le Sr Beaussan, volontaire de la Marine, comme ayant fait preuve en cette circonstance, de zèle et d'intrépidité.
Je vous prie d'exprimer toute ma satisfaction à Mr Péralo ainsi qu'au volontaire Beaussan.
Signé Baron Mackau
1845 sauvetage des bateaux corailleurs Paris, le 21 Mai 1845
Monsieur le Contre-Amiral, je vous ai informé, le 19 Avril dernier, que j'avais chargé Mr le Préfet maritime du 5ème Arrondissement de me faire connaître la position au service des Srs Beaussan, 2ème maître de timonerie sur le Boberack, et Bachelon, 2ème maître calfat sur l'Emulation, proposés l'un et l'autre pour le grade de Maître.
Cet officier général vient de me rendre compte que ni l'un ni l'autre de ces officiers mariniers n'ont satisfait aux conditions déterminées par l'Article 3 de la Loi du 20 Avril 1832, sur l'avancement dans l'armée navale.
Je ne puis donc, quant à présent, accorder aux Sieurs Beaussan et Bachelon le grade pour lequel ils ont été préposés.
Signé Baron de Mackau
Paris, le 29 Octobre 1845
Monsieur le Contre-Amiral, vous m'avez adressé un procès verbal d'avancement extraordinaire en faveur de quatre marins du Boberack, qui se sont faits remarquer par leur dévouement, en portant des secours à des bateaux corailleurs qui couraient risque de se perdre dans les brisants, à l'entrée du port de la Calle, et une proposition d'avancement au grade de Maître concernant le sieur Beaussan, second maître de timonerie de 1er classe qui a dirigé, dans cette circonstance, les marins du Chebeck.
Je vous renvoie, revêtu de mon approbation, une expédition du procès verbal relatif aux quatre marins.
Je n'ai pu accueillir la proposition faite en faveur du second-maître de timonerie Beaussan, par la raison que cet officier marinier, n'a pas rempli les conditions déterminées par la loi sur l'avancement dans l'armée navale, que ces conditions, quelque dures qu'elles paraissent, sont communes à tous les seconds maîtres; que nul ne peut prétendre à en être affranchi et qu'enfin une décision ministérielle ne saurait, en aucun cas, modifier les dispositions d'une loi.
Signé Baron de MacKau
29 nov 1845 lettre de son commandant Je soussigné, Lieutenant de Vaisseau, Commandant le Chébeck le Bobérack, me plais à certifier que le nommé Beaussan (Honoré) second chef de timonerie de 1er classe, a servi avec la plus grande distinction comme Lieutenant chargé du Chébeck pendant les deux années de mon commandement. Ce jeune homme par ses capacités comme marin, par sa belle conduite dans divers événements de mer où il a montré le plus grand sang froid et la plus grande intelligence a mérité l'estime de ses chefs. C'est en vue de le faire récompenser que dans l'année 1844 je le proposai à Mr le Ministre de la Marine pour chef de timonerie; ce fut à l'occasion des secours qu'il porta à la Bombarde Toscane la Divine Providence qui dans le port de la Calle par très mauvais temps, après avoir cassé le beaupré du Chébeck, s'échouait et courait risque de se perdre; c'est au sieur Beaussan qu'elle doit son salu ; à cette époque ce jeune marin n'était que volontaire, on lui accorda le grade de 2ème maître de timonerie. Lors de l'explosion de la poudrière de la Marine à Alger le huit Mars 1845, le sieur Beaussan me donna une autre occasion de le signaler à Monsieur l'Amiral commandant de la Marine en Algérie. Il fut bien constaté qu'il s'était trouvé … l'équipage du Chébeck le premier rendu sur le lieu de la catastrophe et ainsi à même de porter les premiers secours aux victimes. Cette belle conduite lui valut d'être proposé pour le grade de chef de timonerie. Mais malgré les fonctions de Lieutenant chargé qu'il exerçait depuis cinq ans à bord, comme il n'avait pas rempli les conditions exigées par la loi, Monsieur le Ministre ne pût lui accorder le grade demandé. Enfin vers la fin du mois d'Août de cette année cinq bateaux corailleurs qui ralliaient le port de la Calle par très mauvais temps se perdaient au milieu de la passe, la mer était affreuse, je ne balançai pas cependant à envoyer à leur secours les embarcations du Chébeck, commandé par le Sieur Beaussan. Après des dangers et des peines inouïs, il parvint à faire rentre les cinq bateaux.
Je cru obtenir cette fois ce qu'on m'avait refusé déjà deux.
Des procès verbaux extraordinaires furent dressés pour faire récompenser le Lieutenant du Chébeck et les hommes qui avaient montré le plus d'intrépidité et de sang-froid dans ce sauvetage; j'ai encore eu le regret d'avoir échoué, malgré la haute protection de Mr l'Amiral qui a toujours appuyé avec chaleur auprès de Mr le Ministre, tous les procès verbaux faits en faveur du Lieutenant chargé du Chébeck le Bobérack.
Je recommande avec le plus grand intérêt le sieur Beaussan aux chefs sous lesquels il est appelé à servir; ce serait une bonne acquisition pour la Marine Royale, il est rare de trouver réunis autant de dévouement et autant de mérite comme marin. Je désire bien vivement que ce certificat, qui, du reste n'est que le précis très succinct des actions d'éclat qui ont signalé le Sieur Beaussan pendant mes deux années de commandement, puisse être de quelque poids auprès des chefs qui auront à juger de sa conduite future.
Bord, Alger, le 29 Novembre 1845
Le commandant du Bobérack
Peralo
8 nov 1846 Je soussigné Lieutenant de Vaisseau commandant le Chebeck le Bobérack, certifie que j'ai été très satisfait des services à la mer du Sieur Beaussan, Honoré, 2ème maître de timonerie de 1er classe, pendant neuf mois qu'il a servi sous mes ordres. Ce jeune homme qui remplissait à bord les fonctions d'officier chargé du détail, est marin, a de l'énergie et de la conduite et serait déjà depuis longtemps premier maître s'il avait pû remplir à bord du Boberack les conditions exigées par la loi.
A bord du Bobérack, le 8 novembre 1846
Jn Chasseloup de Ch.
23 mai 1847 proposition au grade de maître Toulon
Proposition au grade de maître établie à bord du Lavoisier en faveur du 2e chef de timonerie Beaussan pour le nommer au grade de maître. Il n'est point engagé.
2e maître de timonerie de 1er classe depuis le 27 juil 1844
remplissait étant volontaire les fonctions chargé du détail
18 avril 1851 Contre Amiral Cdt supérieur de la Marine en Algérie
ordonne à M. Beaussan chef de timonerie appelé au commandement provisoire du chebeck le Bobérack en l'absence de M. Bouchet Rivière commandant titulaire en mission à Paris (depuis 20 oct 1850), de remettre le commandement à Mr Rivière et de reprendre à bord les fonctions de second.
4 mai 1852 état de service quartier La Seyne
moisjours
État à la mer16810
à terre518
au commerce324
Total2062
29 oct. 1853 Croix de distinction en en or Paris Le grand chancelier de la légion d'honneur au ministre
Croix de distinction en en or qui a été conférée par S.M. la Reine d'Espagne à M. Beaussan enseigne de vaisseau
9 mars 1855 décès sur la Fortune à Messine
16 mai 1855 demande l'acte de décès La Seyne, au ministre
Demande l'acte de décès pour que les héritiers puissent toucher les sommes dues à cet officier qui sont déposées à la caisse des Invalides
22 mars 1869 croix de distinction d'Espagne Paris
le chef du bureau de l'état Major de la flotte transmet au maire de La Seyne la croix de distinction d'Espagne conférée à M. Beaussan (Honnoré Vincent) enseigne de vaisseau, mort à bord de la Fortune, en rade de Messine le 9 mars 1855


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